Les écoles de musique bernoises misent sur la qualité
Les directrices et directeurs de l’Association bernoise des écoles de musique (ABEM) ont consacré une demi-matinée au label quarte – un système de gestion de la qualité en trois degrés spécialement développé par l’ASEM pour les écoles de musique. Sur les onze écoles certifiées quarte, quatre proviennent du canton de Berne.
Traduction: André Carruzzo
Niklaus Rüegg – Le 23 mai dernier, Hans Peter Hess, secrétaire général de l’Association bernoise des écoles de musique, a accueilli de nombreux directeurs d’école à Worb pour un échange de vue consacré à « quarte ». Soulignant les expériences personnelles positives qu’il a faites avec la gestion de la qualité lors des audits, il a regretté qu’un instrument aussi utile et précieux ne soit pas encore généralisé dans les écoles de musique suisses.
Un instrument souple axé sur les processus
Rainer Walker, directeur de l’Oberaargauische Musikschule Langenthal, a relevé lors de son exposé les avantages offerts par quarte. En collaboration avec son équipe et sur la base du manuel quarte, il a défini douze processus, adapté certains points aux conditions de son école, intégré de nombreux aspects complémentaires et procédé à diverses modifications. Selon lui, les éléments fondamentaux du système sont le feed-back et l’évaluation. C’est sur ces deux piliers que repose le principe de l’« organisation apprenante ». Depuis l’introduction de quarte III, la culture d’entreprise dans son école et les tâches de direction ont profondément changé. L’école ne dépend plus autant de son chef. Aujourd’hui, Rainer Walker perd moins de temps dans l’organisation et peut se concentrer sur « les choses vraiment importantes. » Les enseignants sont associés à la réflexion et à la discussion, une culture de la confiance s’est développé, reléguant au passé les débats de fond. Les discussions avec les autorités se sont aussi apaisées. D’une manière générale, les réactions sont excellentes de part et d’autre.
Une certification judicieuse
Matthias Sommer, directeur de l’école de musique d’Unteres Worblental, a souligné l’intérêt d’une certification. Les audits internes responsabilisent les collaborateurs, alors que les audits externes transmettent une certaine pression de l’extérieur aux effets bénéfiques.
Le plan des audits s’étend sur trois ans. Après cette période, tous les processus ont été contrôlés, et les audits de recertification peuvent débuter. Réalisés par la SQS, un bureau de certification accrédité au plan national et international, ils garantissent un niveau de qualité constant, voire en progression sur plusieurs années. Les coûts varient suivant la taille de l’école et la version de quarte (I, II ou III), mais sont d’un ordre de grandeur tout à fait acceptable.
Par rapport aux normes minimales en vigueur dans les écoles de musique bernoises, la mise en œuvre de quarte I ne réclamerait qu’un investissement modeste. Aussi Matthias Sommer suggère-t-il d’ouvrir une discussion sur une éventuelle introduction de quarte I dans toutes les écoles membres comme système de base de gestion de la qualité.
Une idée qui fait son chemin
Christoph Moser a évoqué son expérience d’enseignant avec quarte en soulignant
que dans un premier temps celle-ci avait été plutôt négative: « C’est une question de communication. On ne peut pas simplement imposer d’un jour à l’autre un système de gestion de la qualité à une école, il faut bien l’expliquer auparavant ». Mais ensuite, il a radicalement changé d’avis après avoir pu se convaincre lui-même des avantages lors d’une séance d’information.
Felix Bamert, membre du comité de l’ASEM, a rappelé la genèse de quarte et les raisons qui ont conduit l’ASEM à lancer ce modèle il y a cinq ans. En collaboration avec SQS, l’ASEM a misé dès le départ sur un système simple et modulable spécialement conçu pour les écoles de musique et axé sur les processus. Le comité de l’ASEM s’efforce actuellement de mieux promouvoir quarte auprès des écoles de musique, afin qu’elles soient de plus en plus nombreuses à adopter ce système idéal pour ces institutions. Lors du débat qui a suivi, quelques voix critiques se sont aussi faites entendre. Elles estiment notamment que ce modèle de gestion de la qualité demande beaucoup de travail d’organisation et néglige la tâche centrale, à savoir l’enseignement.
La discussion sur quarte devrait se poursuivre dans le cadre de l’association bernoise.