L’EMVR: une nouvelle structure en réseau
Suite, depuis quelques années, aux requêtes de plusieurs petites écoles romandes de musique, l’AVCEM a créé une nouvelle structure pédagogique pour l’enseignement de la musique. Elle a pour nom EMVR (école de musique vaudoise en réseau) et s’est initialisée officiellement le 4 juillet 2014.
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- L’Ecole de musique d’Echallens fait partie du réseau EMVR.
Integration de quatre petites écoles à l’AVCEM
Jean-Michel Pelet — Cette structure est formée pour l’instant de quatre sites d’enseignement musical; celui du conservatoire du Gros-de-Vaud à Echallens, celui de l’école de musique du Mont-sur-Lausanne, celui de l’école de musique de Renens et celui de l’école de musique de Savigny-Forel. Ce réseau comprend actuellement environ 450 élèves amateurs provenant de divers milieux sociaux et d’une quarantaine de professeurs pour divers instruments (percussions, voix, cuivres, bois et cordes), mais il ne propose pas de diplômes professionnels à ses étudiants. Son comité directorial est composé de sept personnes élues par l’AVCEM en assemblée générale le 4 juillet dernier à Vevey. Le président se nomme Jacques Urni; le poste de directeur sera mis en concours prochainement.
Pourquoi une telle structure?
Une des principales motivations de ce changement réside dans la nouvelle loi pour l’enseignement de la musique (LEM), qui impose dans le canton de Vaud des barèmes de taille et des exigences de qualité difficiles à obtenir pour de petites écoles de musique. Il est mentionné dans l’article 4 de cette loi que l’enseignement de base collectif et individuel de la musique doit comporter au moins cinq disciplines instrumentales, le solfège et la pratique d’ensembles. Il s’agit d’une norme quantitative tout autant que qualitative; d’où l’importance et l’utilité de s’unir plutôt que de s’isoler et mourir. Cependant, le plus ardu demeure les contraintes de l’article 14 de cette loi: des qualifications reconnues doivent être exigées aux enseignants. Par leur intégration à ce réseau, les petites structures d’enseignement vont pouvoir bénéficier du soutien de l’Etat de Vaud pour acquérir les diplômes nécessaires. Une question demeure: qu’est-ce qui a pu motiver l’AVCEM à instituer une structure d’enseignement de ce type dans la région lausannoise, déjà dotée d’une HEM et de grandes écoles de musique? Il existe dans cette métropole plusieurs petites écoles privées de musique qui se font une concurrence importante pour survivre. Plusieurs en ont fait les frais ces dernières années et ont dû mettre la clé sous la porte. Il s’agit donc de créer un contexte propre à soutenir l’enseignement pour tous de la musique dans le canton de Vaud, et par ce concept de réseau à faciliter l’intégration de ces petites écoles à l’AVCEM en leur proposant une collaboration et des échanges d’idées.
Il faut reconnaître aussi qu’il existe peu de possibilités pour des personnes désirant prendre des cours d’instrument en dehors des structures publiques actuelles, qui demeurent très centralisées sur les grandes villes comme Genève, Lausanne ou Sion. Donc, il semble important d’apporter à des jeunes gens dans des régions dépourvues d’infrastructures les outils pour développer leurs facultés et leurs talents artistiques sans devoir passer par des déplacements difficiles et onéreux. Il s’agit également de soutenir l’individualité et la diversité de l’enseignement de la musique, d’où la nécessité de mettre en place de nouvelles structures décentralisées et de créer des collaborations fructueuses entre celles-ci. Plusieurs projets d’échanges sur le sujet de l’enseignement de la musique ont déjà vu le jour entre ces écoles, ce qui démontre l’utilité du réseau proposé par l’EVMR. Il serait intéressant que de telles structures se développent ailleurs en Suisse romande, ainsi qu’outre Sarine.