Prévoyance vieillesse : une réforme nécessaire
Après plusieurs refus exprimés dans les urnes, le peuple suisse sera invité à se prononcer une nouvelle fois en automne prochain sur une réforme de l’AVS et de la prévoyance professionnelle.
ASEM – Ces 20 dernières années, toutes les tentatives entreprises pour réviser la prévoyance vieillesse ont été rejetées. Le 24 septembre 2017, la Suisse sera à nouveau appelée à voter sur un projet dans ce domaine. La « Prévoyance vieillesse 2020 », tous les experts en assurances sociales en conviennent, doit impérativement être acceptée si l’on veut que les assurances sociales puissent continuer de fournir leurs prestations ces prochaines années. Faute de quoi l’AVS risque de devenir exsangue d’ici 2030. Ce thème est « too big to fail », comme l’a exprimé Hans Brupbacher, président du Conseil de fondation de la Caisse de pension Musique et Formation lors de son exposé à l’AD de juin.
Le nouveau projet ne résoudra pas définitivement le problème, mais il est nécessaire pour pouvoir engager d’autres étapes devant garantir la pérennité de la prévoyance vieillesse. Il représente un compromis très helvétique visant à donner satisfaction à toutes les parties, et porte aussi bien sur l’AVS que sur la LPP. Les principaux éléments sont les suivants : dans le domaine de l’AVS, le projet prévoit un relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, et une augmentation des rentes mensuelles de 70 francs pour les nouveaux retraités. Les cotisations AVS seraient augmentées de 0,3%, et la TVA relevée de 0,6% en deux étapes. Une flexibilisation du droit à la rente entre 62 et 70 ans serait introduite. Le taux de conversion minimal dans le domaine obligatoire serait abaissé de 6,8 à 6,0. Le taux de coordination serait échelonné selon le revenu et se situerait entre 14'100 et 21'150 francs. Les bonifications de vieillesse seraient augmentées et les générations transitoires obtiendraient une garantie de prestation. Après pesée des avantages et des inconvénients du projet et sachant que la Réforme 2020 ne peut être qu’un commencement, la Caisse de pension Musique et Formation recommande d’accepter la proposition du Parlement. Le comité de l’ASEM soutient cette position.