Musikwettbewerbe und ihre Paradoxien

Musikwettbewerbe sind ein integraler Bestandteil des musikalischen Erbes, aber das Nachdenken über ihre Paradoxien ermöglicht es, sie in eine Richtung weiterzuentwickeln, die vielleicht eher im Einklang mit der Gesellschaft und ihrem Streben nach mehr Demokratisierung, Vielfalt und Inklusivität steht.

Antoine Gilliéron im Gespräch mit Stanislas Pili, Zeitgenössischer Musiker und Leiter des Nicati-Wettbewerbs.

Stanislas Pili, quel regard portez-vous sur les concours de musique et leurs ambiguïtés ?

Pour moi, un concours de musique doit avant tout être une vitrine où les musicien-ne-s ont l’occasion d’exposer leur travail en tant qu’artistes. Ils-elles y trouvent également la possibilité d’élargir leur réseau grâce au contact avec d’autres participant-es et au lien direct avec des juré-es renommé-es. Pour le public, c’est une expérience spectaculaire car il assiste à des performances de haut niveau et il y a de l’adrénaline dans la salle. Toutefois, alors que dans une compétition sportive nous pouvons calculer concrètement, par exemple, le temps mis par un coureur ou encore le nombre de buts, dans un concours musical, en revanche, entrent toujours des paramètres subjectifs (musicalité, etc…) et parfois même des paramètres objectifs, comme une fausse note, peuvent être compensés par des paramètres subjectifs, par exemple la présence scénique. Par conséquent, le jury a une responsabilité importante car les lauréat-es sont le résultat de son opinion et non d’un calcul au chronomètre. Les candidat-es doivent donc considérer le concours comme une échéance pour améliorer leur propre travail et une occasion, au-delà des prix, de gagner en visibilité.

En se focalisant à présent sur le concours Nicati que vous dirigez, en quoi celui-ci se singularise-t-il ?

Il s’agit du seul concours national suisse entièrement consacré à la musique contemporaine. Les candidat-es peuvent choisir entre deux catégories : interprétation pour solistes et ensembles qui exécutent des oeuvres, dont au moins une suisse, écrites à partir de la seconde moitié du 20e siècle et Open space dans lequel les candidat-es présentent une création nouvelle n’ayant pas la forme d’un concert conventionnel. Le concours est ouvert à toutes les facettes de la musique contemporaine : outre les pièces instrumentales et vocales, on y trouve du théâtre musical, de l’art sonore, des instruments préparés, de l’électronique, des oeuvres multimédia, des spectacles multidisciplinaires et toute autre forme d’expérimentation et de recherche sonore choisie par les candidat-es. Le Concours Nicati constitue une contribution précieuse pour la scène musicale nationale car il réunit, en un seul événement, de nombreux musicien-ne-s et personnalités dédié-es à la musique contemporaine en Suisse. Grâce aux programmes libres et aux nouvelles créations, il permet au public de découvrir les tendances et les enjeux de la musique de notre temps. Pour l’édition 2023 de ce concours, la Fondation Nicati – de Luze prépare activement le Concours Nicati 2023. La Hochschule Luzern – Musik, partenaire de l’événement, accueillera le Concours du 21 au 27 août 2023. On retrouvera les catégories Interprétation et Open space sous une forme renouvelée. Toutes les nouveautés seront présentées prochainement sur le site internet www.nicati.ch.

A l’instar du Concours de Genève qui propose cette année un concept de recherche d’artiste au sens large avec la présentation par les candidat-es de leur projet et du développement de leur personnalité musicale sur le long terme, quelles évolutions seraient les bienvenues pour les concours de musique en général, et comment les rêveriez-vous ?

Dans les concours on joue souvent des pièces comportant plusieurs genres de difficultés techniques et il n’est pas rare, au cours des études, de choisir de travailler certains morceaux spécifiques parce qu’ils constituent un «répertoire de concours». Je pense qu’il serait important, à l’avenir, de valoriser et de récompenser les choix artistiques personnels des musicien-ne-s et d’éviter de stéréotyper le répertoire. Parfois, les jeunes musiciens éprouvent de la frustration à devoir jouer certaines oeuvres à la perfection, alors qu’ils sont enthousiastes à l’idée de créer une pièce, de sonoriser un film, d’improviser, d’utiliser des dispositifs numériques, d’organiser un concert, de réaliser un projet de médiation, etc.. Grâce à leur présence dans les concours, toutes ces formes d’expression peuvent être considérées officiellement comme des disciplines : elles acquièrent du prestige et font prendre conscience, dès le plus jeune âge, qu’il existe de nombreuses possibilités dans le monde de la musique d’aujourd’hui.

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